Ces titres qui font exploser la scène rock locale : la playlist à ne pas manquer

05/06/2025

C’est quoi, vraiment, une playlist rock local qui déboîte ?

À une époque où tout le monde peut trier sa « playlist découverte » sur Spotify avec deux clics et un algorithme débile, il est (vraiment) simple de passer à côté de la scène rock locale. Celle qui, le samedi soir, joue à 22h13 devant le vieux bar tremblotant ou qui couche ses grésillements dans des EP bricolés à la cave. Mais pourquoi, chez nous, ce serait différent ? Qu’est-ce qu’un rock local – et, question clé, quels titres en faire ressortir pour une playlist qui tape fort, loin du mainstream mou ?

Avant d’aligner les titres, il faut d’abord comprendre la richesse, la diversité et l’histoire du rock régional. Ça ne se limite pas à « jouer du Nirvana en VF devant des copains ». La Nièvre, la Bourgogne, la Franche-Comté, ce n’est pas qu’un terroir à fromage ou à bons canons : c’est surtout un incroyable vivier à guitares, à cocktails d’énergie brute, et à pépites souvent ignorées.

Les groupes qui ont forgé la légende locale

Pour créer une vraie playlist rock ancrée dans ton coin, il faut rendre justice à certains pionniers, à ceux qui remplissaient La Péniche, chauffaient Le Café Charbon, ou salaient les murs de l’Embarcadère de leur sueur et de leur hargne.

  • Les Wampas du Morvan – Loin d’être les seuls, mais incontournables sur la scène nivernaise des années 90-2000. Le titre « Des Garçons Sauvages » a retourné plus d’une salle à Fourchambault.
  • Les Sheperds – Rock pur jus originaire de Nevers, vibrant autour du Café Charbon, avec leur hymne « Dans la Ville » (2006).
  • Les Clébards – Si tu veux du rock-punk taillé pour les caves, balance « Usine », devenu quasi-culte après leur passage remarqué au festival de Cosne en 2018 (source : Le Journal du Centre).
  • Les Flingueurs – Formés à Decize, leur titre « J’irai cracher sur vos galettes » reste la plus belle claque de 2012.

Impossible d’ignorer ces noms. Chaque playlist qui se respecte devrait les ouvrir, pour la transmission, la fidélité et l’énergie pure qui nous colle aux basques.

Rock d’aujourd’hui : la scène locale qui pulse en 2024

Des noms surgissent la nuit sur les flyers, se partagent à l’oral, apparaissent sur Bandcamp et disparaissent parfois aussi vite qu’ils sont arrivés. C’est cette effervescence qu’il faut capter si tu veux une playlist rock locale vivante – pas une expo poussiéreuse.

  • Road To Nowhere (Nevers) – Avec « Stone River », ces quatre gamins revisitent le grunge sauce garage américain. Un Top 5 des écoutes régionales sur Soundcloud en 2023.
  • Breach (La Charité-sur-Loire) – Le single « Freaks & Geeks » a cartonné lors de la Nuit du Rock à Guérigny, et leur clip compte plus de 4 000 vues en quelques mois (source : page Facebook officielle du groupe).
  • Bobbyland (Bourges/Nevers) – « Airbag » , un bijou indie-psychédélique qui a enflammé le public du festival « Un été à Nevers » en 2023.
  • Electric Monster (Chalon-sur-Saône) – « Fastfood God » , c’est l’esprit garage-punk du Grand Est, playlisté sur Radio Campus Dijon.

On croise, sur cette route, des groupes qui bossent dur, colmatent les brèches du streaming, et donnent toute leur science sur scène. Si ton fil Instagram déborde de stories du KubiK Café ou du Baracoa, c’est que tu as croisé, au moins une fois, l’un d’eux.

S’éloigner des sentiers battus : les talents cachés à ne pas zapper

Ce qui fait battre le cœur de la playlist rock locale, ce n’est pas seulement les têtes connues. La Nièvre et la Franche-Comté planquent des pépites plus que confidentielles, qui méritent d’être ressorties des cartons.

  • The Panaches (Varennes-Vauzelles) – Leur EP « Wake Up ! » (2022) vibre d’une fureur post-punk à la française. Leur titre phare du même nom distille une énergie noire, façon clubs londoniens.
  • Candy Fangs (Moulins-Engilbert) – « She Screams » : une voix féminine, du fuzz, des guitares affutées… Le groupe n’a pas de major, mais tourne à plus de 1000 écoutes/mois sur Bandcamp.
  • The Dead Leaves (Clamecy) – « Going Nowhere », enregistré au studio La Trappe, puisé dans le meilleur du rock sombre à la Placebo.

Fun fact : d’après le dernier rapport de la SACEM (2023), 64 % des titres déposés qui émanent des régions Bourgogne-Franche-Comté ne sont jamais exploités par les grandes plateformes, mais font le bonheur des programmateurs de salles de proximité et des collectifs associatifs locaux. C’est là que le digger averti, celui qui nourrit les playlists de l’ombre, trouve son bonheur.

Rock festif ou garage crasse ? Pour chaque ambiance, son titre local

Composer une playlist qui déborde, c’est aussi varier les plaisirs. Tous les titres listés ne vont pas forcément ensemble : alterner les couleurs donne la patate du live même dans un salon.

  • Pour démarrer fort : « Motorfreak » de Last Ride (Nevers), un riff obsédant qui entre direct dans la tête.
  • Pour la vibe garage sale : « The Other Side » de Dirty Roads (Montceau-les-Mines).
  • Pour le côté plus pop-rock : « Dans Mes Rêves » de Zebra Crossing (Bourgogne/Saulieu), la douceur avant la tempête.
  • Section pogo : « Embrasse La Foudre » de Captain Crash (Cosne-sur-Loire), déchaîné sur scène à la fête de la musique en 2022.

Pense à insérer un ou deux titres live, parfois captés à la volée par un membre du public, et qui filent cette authenticité crue, imparfaite, essentielle.

Où trouver ces titres : plateforme et réseaux du rock local

Tu veux que ta playlist pèse ? Il faut dénicher ces morceaux là où ils vivent. Et c’est pas toujours Spotify ! La majorité des groupes locaux privilégient Bandcamp, Soundcloud, YouTube ou, plus old school, la page Facebook où traînent leurs EP pirates…

  • Bandcamp pour dénicher les premières démos, avec parfois des versions live introuvables ailleurs. Par exemple : Road To Nowhere y propose l’intégrale de ses sessions punk.
  • YouTube regorge de lives enregistrés, même à l’arrache. Le Café Charbon poste chaque mois une vidéo de concert d’artistes locaux.
  • Facebook & Instagram pour suivre l’actu des petits groupes qui n’ont pas toujours les moyens de tout centraliser.
  • Radios associatives locales comme Bac FM, RCF Nièvre ou FMR Dijon jouent régulièrement ces titres à l’antenne. C’est encore le meilleur moyen de découvrir l’inédit !

Trucs et astuces pour ta playlist qui secoue

Voici mes conseils pour une playlist rock local qui fait l’unanimité en soirée :

  1. Mélange les époques. Reprends Les Sheperds, enchaîne avec Breach, pars sur Electric Monster, puis surprends tout le monde avec une rareté de 2008.
  2. Fais-toi aider par les asso’ locales. Demande des tips à l’équipe du Café Charbon, au programmateur du festival Kiosquorama, ou au collectif Mozaïk pour choper les titres les plus frais du moment.
  3. N’hésite pas à ajouter des titres live. Ils transmettent vraiment l’esprit brut de la scène locale (source : discussions directes avec artistes lors des Open Mic).
  4. Diversifie les styles. Le rock local, c’est aussi bien les riffs acérés que les juices pop, le post-punk moite ou l’indie psychédélique. Pense à surprendre !
  5. Mets à jour régulièrement. La scène bouge vite, il y a toujours une nouvelle démo à écouter ou une session acoustique qui vient de surgir !

Playlist idéale : la sélec’ à mixer (et à partager !)

  • Les Wampas du Morvan – « Des Garçons Sauvages »
  • Sheperds – « Dans La Ville »
  • Clébards – « Usine »
  • Road To Nowhere – « Stone River »
  • Breach – « Freaks & Geeks »
  • Bobbyland – « Airbag »
  • Electric Monster – « Fastfood God »
  • The Panaches – « Wake Up ! »
  • Candy Fangs – « She Screams »
  • The Dead Leaves – « Going Nowhere »
  • Last Ride – « Motorfreak »
  • Dirty Roads – « The Other Side »
  • Zebra Crossing – « Dans Mes Rêves »
  • Captain Crash – « Embrasse La Foudre »

Une playlist vraiment locale, c’est celle qu’on enrichit à chaque concert, à chaque discussion avec un musicien croisé entre deux balances, à chaque démo filée en mp3 sur une clé USB. C’est évolutif, vivant, et forcément (un peu) subjectif. Mais une chose est sûre : elle vibre, elle résonne, elle te rappelle qu’ici, le rock n’est ni une affaire de nostalgie, ni une copie du mainstream venu d’ailleurs. C’est une bande-son qui existe parce que la scène continue de battre, d’inventer, de transpirer. Alors, prêt pour une immersion sonore… d’ici ?

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